Indice mondial des droits de la CSI 2024
Le nouvel Index mondial des droits de la CSI 2024 a été publié, dans lequel l'organisation syndicale internationale révise chaque année les droits du travail dans 151 pays du monde. Les violations des droits du travail sont étudiées sur la base des lois internationales et des accords multilatéraux. Les nouvelles données de ce rapport montrent une situation globale dans laquelle les droits et libertés démocratiques sont menacés dans de nombreux pays.
L'un des résultats les plus frappants est que dans près de neuf pays sur dix, le droit de manifester a été violé (87 %). Ce chiffre a fortement augmenté au cours de la dernière décennie. La tendance générale des chiffres de l'Index montre que les droits fondamentaux des travailleurs sont menacés.
A propos de l'Indice CSI
L'Indice mondial des droits de la CSI est une vue d'ensemble des droits légaux des travailleurs. 151 pays sont évalués à l'aide d'une liste de 97 indicateurs dérivés des conventions de l'OIT et de la jurisprudence. Il s'agit de la seule base de données de ce type. Les pays sont notés sur une échelle de 1 à 5+, en fonction de la mesure dans laquelle les droits des travailleurs sont respectés. Les violations sont enregistrées d'avril à mars de chaque année.
"Depuis 11 ans, l'Indice suit le déclin rapide des droits des travailleurs dans toutes les régions du monde", a déclaré Luc Triangle, secrétaire général de la CSI, l'organisation à laquelle sont affiliés les syndicats nationaux du monde entier. "Les travailleurs sont le cœur battant de la démocratie, et leur droit d'être entendus est crucial pour la santé et la durabilité des systèmes démocratiques. Lorsque leurs droits sont violés, c'est la démocratie elle-même qui est attaquée. La démocratie, les syndicats et les droits des travailleurs vont de pair ; l'un ne va pas sans l'autre."
Liberté syndicale et droit de manifester
CNV Internationaal intervient également dans des pays où les libertés sont mises à mal. Au Cambodge, neuf dirigeants syndicaux ont été arrêtés lors d'une manifestation pacifique en faveur de la liberté syndicale. Ils ont tous été accusés d'"incitation à commettre un crime" et condamnés à deux ans de prison.
CNV Internationaal soutient le syndicat CLC au Cambodge, qui s'efforce d'améliorer la protection sociale des travailleurs et de résoudre les conflits du travail. Nous espérons contribuer à un environnement de travail sûr, dans lequel les syndicats peuvent défendre les intérêts des travailleurs sans crainte.
Négociations collectives
En outre, les employeurs abusent d'une législation déficiente et d'une application minimale pour faire obstacle à la négociation collective dans plusieurs pays. Diverses tactiques sont utilisées à cette fin. Par exemple, les employeurs retardent le processus de plusieurs façons : ils refusent d'entamer des négociations avec les représentants des travailleurs ou concluent des accords avec des syndicats non indépendants sous l'influence de l'employeur ou d'autres organes non représentatifs. Ces syndicats ne représentent pas ou peu les intérêts des travailleurs.
Morts dues à la violence antisyndicale
Dans six pays, des syndicalistes ont été assassinés en raison de leur travail. C'était notamment le cas en Colombie et au Honduras, deux pays où CNV Internationaal coopère activement avec les syndicats locaux. Les travailleurs concernés et leurs familles sont souvent privés de justice, car la plupart du temps les enquêtes sur les meurtres ne sont pas ouvertes.
En Colombie, onze syndicalistes ont été assassinés entre 2023 et 2024, ce qui continue malheureusement à faire de ce pays le plus meurtrier pour le travail syndical. Le gouvernement l'a reconnu et a lancé en septembre un processus visant à reconnaître le mouvement syndical comme une victime collective des conflits armés.
Cependant, les risques de sécurité restent un problème permanent pour nos partenaires en Colombie. Il nous est donc difficile, en tant que CNV Internationaal, de mener à bien nos activités et de soutenir les syndicats. Nous essayons de réduire les risques en utilisant les pratiques de lobbying international et en travaillant à la mise en œuvre de mécanismes de règlement des griefs.
Nous travaillons également avec d'autres organisations à cette fin, telles que les organisations de durabilité RPSO et Bonsucro pour les secteurs de l'huile de palme et du sucre, ainsi qu'avec le point de contact national (PCN) pour les principes directeurs de l'OCDE relatifs à la responsabilité sociale des entreprises au niveau international.
Date de publication 28 06 2024