La Chaine d'Approvisionnement alimentaire transfrontalier
Le secteur de l'horticulture est un composant essentiel de nos économies, produisant des cultures pour notre approvisionnement alimentaire. Les défis dans ce secteur sont divers et engendrent de bas salaires, des conditions de travail dangereuses, des inégalités, un manque de protection juridique, et de l’exploitation. De nombreux travailleurs occupent des postes précaires et informels, souvent sans emploi stable. Cela rend particulièrement difficile la défense de leurs droits.
Le travail en horticulture est physiquement exigeant et implique souvent l’utilisation de pesticides. Ce type de travail nécessite un équipement de protection adéquat et des mesures de sécurité pour les travailleurs.
La sécurité alimentaire mondiale ne doit pas se faire au détriment de la violation des droits humains fondamentaux, tels que la santé, la sécurité et un salaire décent.
Ne manquez pas de voir l'enregistration de notre webinaire à l'occasion de la #JournéeMondialeDelAlimentation le 16 octobre, pour connaitre notre nouvelle étude.
Promouvoir le travail décent dans le secteur horticole au Sénégal
Apprenez-en davantage sur cette page concernant le travail décent dans l'horticulture, en particulier au Sénégal, et sur notre approche. Utilisez l'index jaune pour un accès rapide.
Au Pays-Bas, beaucoup de réglementations existent dans ce domaine, et il y a une grande richesse de connaissances et d'expérience. Cela est crucial non seulement pour la sécurité des travailleurs et la protection de l’environnement, mais aussi pour notre sécurité alimentaire.
Dans le cadre de l’initiative d’aide et du commerce du ministère néerlandais des Affaires étrangères, le Sénégal a été identifié comme un pays prioritaire "combinaison". Le secteur horticole a été choisi comme domaine clé pour promouvoir le développement durable, des conditions de travail équitables et améliorer la sécurité alimentaire.
Impact économique et social du travail décent dans le secteur horticole au Sénégal
Au Sénégal, l'horticulture n'est pas seulement un secteur d'exportation vitale, elle soutient également les moyens de subsistance de 0,5 million de travailleurs. Les cultures clés telles que les oignons, les tomates, les haricots verts, les mangues et les noix de cajou sont principalement cultivées dans trois grandes régions : la vallée du fleuve Sénégal, la Casamance et les Niayes. Collectivement, ces cinq sous-secteurs représentent 40 % de la production horticole du Sénégal. L'amélioration des conditions de travail décentes dans ces sous-secteurs créera un impact économique et social significatif, au bénéfice des travailleurs, de leurs familles et des communautés.
Recherche
Pour contribuer à ces objectifs, CNV Internationaal, MEYS Emerging Markets Research, et Nafifu SARL ont mené une étude qualitative sur le travail décent dans les sous-secteurs horticoles du Sénégal.
- Oignons
- Tomates
- Haricots verts
- Mangues
- Noix de cajou
L’étude analyse les conditions de travail et propose des actions pour améliorer les pratiques de travail décent dans ces sous-secteurs, qui représentent 40 % de la production horticole nationale.
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Méthodologie
L’étude a été réalisée entre juin et septembre 2024, à l’aide de :
- Entretiens semi-structurés avec des experts et des parties prenantes clés
- Enquêtes de terrain menées dans trois grandes zones horticoles auprès de 883 participants
- Revue documentaire
Les participants incluent 18 fournisseurs d’intrants, 252 producteurs, commerçants, et travailleurs dans des PME et grandes exploitations agricoles.
Qu'est-ce que le travail décent ?
Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le travail décent implique :
- Un revenu équitable
- Sécurité et protection sociale
- Opportunités de développement personnel
- Inclusion sociale et égalité des chances
Malgré l’existence d’un code du travail national et d’un programme de travail décent, le secteur horticole au Sénégal fait encore face à de nombreux défis pour répondre à ces critères.
Principales conclusions de la recherche
Absence de contrats de travail et bas salaires
- 30 % des grandes fermes n’offrent pas de contrats écrits
- 91 % des commerçants ne fournissent aucun contrat de travail
- Des salaires inférieurs au minimum légal (SMIG) sont fréquents, notamment dans les ménages agricoles où 70 % des employeurs ne respectent pas le salaire minimum agricole (SMAG)
Manque de sécurité sociale
- 36 % des grandes fermes ne sont pas enregistrées auprès de la CSS ou de l’IPRES pour la retraite et la protection en cas d’accident
- Peu d'employeurs respectent les congés payés annuels, surtout parmi les commerçants (88 % de non-conformité)
Conditions de travail insuffisantes et dangereuses
- 50 % des travailleurs sont insatisfaits de leur participation à la prise de décision
- 80 % des employés estiment que leur sécurité sociale est insuffisante
- 33 % des travailleurs déclarent avoir été victimes de harcèlement ou de discrimination au travail
Absence de dialogue social
- Faible présence syndicale dans les PME et grandes fermes
- Les syndicats actifs tels que la CNTS et l’UDTS comptent peu de membres dans l’horticulture. Il est difficile d'organiser les travailleurs informels dans ce secteur, limitant leur capacité à défendre leurs droits
Recommandations
L’étude conclut que le travail décent est quasiment inexistant dans ces cinq sous-secteurs clés. Pour assurer le bien-être des 0,5 million de travailleurs employés dans l’horticulture, il est -entre autres- essentiel de :
- Améliorer les conditions de travail
- Renforcer le dialogue social entre les employeurs, les syndicats, la société civile et les partenaires de développement
- Une approche collaborative est essentielle pour promouvoir le travail décent et le développement durable dans cette chaîne d'approvisionnement vitale pour l'économie sénégalaise.
Regardez notre webinaire : Promouvoir le travail décent dans le secteur de l'horticulture au Sénégal
Réglementations internationales et notre approche
Conditions de concurrence équitables et clarté grâce aux nouvelles réglementations CSRD et CSDDD
À l’échelle internationale, les lignes directrices de l'OCDE sur la conduite responsable des affaires définissent la norme. Les nouvelles réglementations de l'UE en matière de CSRD et CSDDD s’appuient sur ces principes, et l’avantage de ces réglementations est qu’elles créent des conditions de concurrence équitables dont tout le monde peut bénéficier.
La CSRD exige que les organisations rendent compte de leur impact sur les personnes et l’environnement, tandis que la CSDDD oblige les entreprises à prendre des mesures concrètes pour atténuer les impacts négatifs.
Pour les entreprises, ces réglementations apportent une clarté nécessaire. Tant sur les questions environnementales que sociales, les entreprises sont tenues d’agir de manière diligente et responsable, en particulier en ce qui concerne les préoccupations environnementales et les droits humains. Certaines entreprises ont déjà de l'expérience dans ce domaine, ce qui leur donne un avantage concurrentiel, tandis que d'autres travaillent encore à la mise en œuvre de ces pratiques efficacement dans leurs chaînes d'approvisionnement.
Lutter contre les violations des droits des travailleurs et les prévenir nécessite la participation de tous les acteurs tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Heureusement, des progrès sont déjà réalisés à cet égard, et CNV Internationaal a de l'expérience dans ce domaine.
Les coûts associés à la réduction et à la prévention des violations des droits des travailleurs devraient être intégrés tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Le marché doit adopter une approche 'préférentielle', récompensant les entreprises qui œuvrent activement en faveur des améliorations.
Le rôle de CNV Internationaal
Les syndicats aux Pays-Bas ont de l'expérience dans le travail avec les entreprises et les gouvernements pour résoudre les problèmes de travail et développer des solutions. CNV Internationaal opère également au niveau international, se concentrant sur l’amélioration de la situation des travailleurs et la promotion de pratiques commerciales responsables dans les chaînes d'approvisionnement des secteurs de l'horticulture, de l’huile de palme et de la canne à sucre.
Nous adoptons une approche de chaîne d'approvisionnement, collaborant étroitement avec des partenaires syndicaux locaux qui, comme CNV Internationaal, adoptent une approche constructive. Ces partenaires ont une connaissance approfondie du contexte local et une vaste expérience du travail avec des groupes de travailleurs vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes débutants sur le marché du travail.
Pas à pas vers des solutions
Nous adoptons une approche de chaîne d'approvisionnement, collaborant étroitement avec des partenaires syndicaux locaux qui, comme CNV Internationaal, adoptent une approche constructive. Ces partenaires ont une connaissance approfondie du contexte local et une vaste expérience du travail avec des groupes de travailleurs vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes débutants sur le marché du travail.
Avec notre expérience dans des secteurs tels que l'huile de palme, la canne à sucre, les textiles et l'exploitation minière, ainsi que nos réseaux en Asie, en Afrique et en Amérique latine, nous sommes bien placés pour aider les entreprises néerlandaises à répondre aux exigences de la CSDDD.
Grâce au dialogue social, nous réunissons les parties prenantes pertinentes pour établir des accords sur l'amélioration des conditions de travail et l'assurance de salaires équitables. Des conditions de travail de qualité améliorent la productivité et favorisent un climat de paix et de bien-être sur le lieu de travail.
Il s'agit d'un processus progressif, étape par étape, de collaboration pour parvenir à des améliorations. En relevant ces défis ensemble, nous ouvrons des opportunités pour une approche gagnant-gagnant. En fin de compte, cela profite à toutes les parties impliquées.
Savoir plus d'autres chaines d'aprovisionnnement?
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Intéressé pour une collaboration ?
N'hésitez pas a prendre contact:
Francisca van Dusseldorp, regional coordinator Africa f.vandusseldorp@cnv.nl
Marjolein Groenewegen, programme manager Afrika, m.groenewegen@cnv.nl