À travers le monde, 35 % des femmes sont confrontées à la violence et au harcèlement au travail, et font l'objet de discrimination, d'avances sexuelles non désirées, de brimades et d'autres formes de violence liée au genre au travail. L'Afrique de l'Ouest ne déroge pas à la règle. Les hommes comme les femmes sont touchés, mais la plupart des survivantes sont des femmes.
Même si la législation nationale existe, elle n'est souvent ni suffisante ni appliquée. Les femmes ne peuvent donc pas s'y fier. Un cas très connu au Bénin est celui d'Angéla Kpeidja, une journaliste de la radio nationale très célèbre, qui a été victime de harcèlement sexuel au travail pendant des années.
Elle a dénoncé son employeur, l'ORTB, le diffuseur public, qui ne l'a pas protégée contre ces abus au sein du comité de rédaction. Le fait qu'Angéla ait rendu son histoire publique a déclenché un vif débat au Bénin sur la façon dont les femmes sont traitées au travail. Angéla a essayé de parler à son employeur et a sollicité son aide, mais elle n'a reçu aucun soutien. Finalement, elle a décidé de partager son histoire sur les réseaux sociaux.
Les femmes ont souvent peur de dénoncer les abus par crainte de perdre leur emploi. Les travailleurs domestiques en particulier sont vulnérables. Au niveau international, l'Organisation Internationale du Travail (OIT), une institution des Nations Unies, a collaboré avec les gouvernements, les organisations d'employeurs et les syndicats pour adopter la convention 190, relative à la violence et au harcèlement au travail.
La convention couvre une définition large de la violence et du harcèlement. Elle couvre tous les travailleurs de tous les secteurs, y compris le secteur informel, et met l'accent sur la violence basée sur le genre, reconnaissant que les femmes sont affectées de manière disproportionnée. La convention stipule que la violence basée sur le genre peut constituer une violation des droits humains.
La prochaine étape est la ratification de la convention par les différents pays concernés, et l'inclusion de son contenu dans la législation nationale. CNV Internationaal et ses partenaires syndicaux en Afrique, en Asie et en Amérique latine font pression pour que cela devienne une réalité mondiale.
CNV Internationaal aide également ses partenaires syndicaux, tels que la COSI, à procéder à une auto-évaluation afin de mesurer la manière dont l'égalité des sexes est abordée dans leurs organisations et pour identifier les améliorations qui pourraient être apportées.
Date de publication 13 07 2023